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Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi

Il est une catégorie que l’extrême droite déteste plus que les étrangers : les nationaux.

Il est une catégorie que l’extrême droite déteste plus que les étrangers : les nationaux.

Il est plusieurs caractéristiques de l’extrême droite partout dans le monde. La lâcheté, la fuite devant les responsabilités, l’arrogance, mais plus encore la violence, le goût pour la mort et la lutte contre les libertés forment le squelette de ce que sont les fascismes, les nationalismes.

Parmi les ressorts de leur communication, la haine de l’étranger est le premier facteur d’agrégation des votes nationalistes.

Tous les défauts viennent de l’étranger. Avec Trump, même les virus sont étrangers. La propagation des idéologies d’extrême-droite s’appuie sur cette argumentation. C’est une rhétorique très ancienne et très efficace. L’étranger est voleur, il porte la maladie, il est violeur, il parle une autre langue, pratique une autre religion, joue avec d’autres règles. Il a toutes les tares.

Le problème engendré par l’arrivée au pouvoir des régimes totalitaires nationalistes partout sur la planète est le surcroît de violence. Les budgets militaires s’envolent, les répressions policières aussi.

Ces dirigeants extrêmes, pour conserver leur pouvoir, doivent alimenter la machine à fantasmes du danger de l’étranger. Un archétype actuel est certainement Erdogan. Il  déclenche une opération militaire par an pour conserver le pouvoir. Poutine avait montré la voie avec ces guerres en Tchétchénie, en Géorgie, en Ukraine. Aux États-Unis les présidents républicains successifs y sont tous allés de leur guerre avec pour point d’orgue, la guerre d’Irak et les fameuses armes imaginaires de destructions massives. C’était la même histoire entre l’Allemagne hitlérienne et la Pologne.

La légitimation de ces guerres passe par des discours provocateurs, mensongers, haineux. Le monde devient de plus en plus dangereux car le nombre de populistes, fascistes, ou ouvertement pro hitlérien comme le philippin Dutertre ne cesse d’augmenter.

 

Mais à y regarder de plus près, contre quels citoyens les dirigeants d’extrême-droite mènent-ils leurs politiques ? Contre les leurs !

Pour cela, tous les fascismes de la Terre s’inventent leurs ennemis de l’intérieur. Si on revient au cas Erdogan, la lutte contre les Kurdes est avant tout une lutte interne au pays. La Turquie dispose d’une minorité kurde. La Turquie fait régner un régime d’apartheid à cette fraction de sa population. Une autre langue, une autre vision politique, les Kurdes sont des exutoires utiles aux fins politiciennes du président turc.

Poutine qui utilise des Tchétchènes comme repoussoir, ce sont aussi des ennemis de l’intérieur. Dutertre qui, sous couvert de lutte conrte la drogue permet à sa police d’abattre qui elle veut, engendre une série de meurtres d’état sans aucun contrôle et le marché de la drogue national se porte toujours aussi bien.

Mais l’inventaire des ennemis de l’intérieur, c’est surtout tous ceux qui ne pensent pas comme le chef, le leader. Les homosexuels font souvent partie de ces ennemis de l’intérieur, ceux qui ne pratiquent pas la religion du pouvoir, ceux qui n’ont pas couleur de peau du pouvoir comme ce fut le cas si longtemps en Afrique du sud. Ce sont presque toujours aussi les femmes. Quand les nationalistes, souvent relayées par des extrémismes religieux qui sont tous d’extrême-droite, prennent le pouvoir, ils s’attaquent à la question de l’avortement, à l’égalité entre les hommes et les femmes. Pratiquement toutes les formations d’extrême-droite cherchent à légitimer le viol, et cela ne révolte pas les sociétés. Je trouve scandaleux les argumentaires des anti-avortements pour empêcher les femmes violées de se séparer du résultat de l’agression qu’elles ont subie.

Dans les années d’après-guerre, le maccarthysme qui menait une chasse aux communistes, et qui traquaient les acteurs, réalisateurs de cinéma, contre qui menait-il son action ? Contre ses compatriotes.

En conclusion, la haine la plus forte de l’extrême-droite, c’est celle portée à ses compatriotes qu’elle supposent ne pas penser comme elle.

 

L’extrême droite la plus dure au monde aujourd’hui est peut-être bien celle au pouvoir aux États-Unis. Le coronavirus devient le révélateur du mépris de la vie de ses compatriotes. Tous ces leaders illuminés républicains qui prennent la parole pour dire qu’ils préférent la mort de leurs personnes âgées à la sauvegarde hypothétique de leur économie, représentent une étape supplémentaire dans la haine de sa propre population de la part d’un leader fascisant.

Mon intime intuition me dit que les dictateurs à la tête de la Chine n’ont guère plus de respect pour la vie de leurs compatriotes, idem pour le Kremlin ou Téhéran. Des doutes apparaissent déjà quant aux vrais chiffres de la pandémie à Wuhan et dans la province du Hubei. Nous ne connaîtrons certainement jamais le vrai nombre de morts dans ces pays-là. Le mépris des morts est une variante de ce même raisonnement américain.

Certains pays ont pour tentation de « l’immunisation de la population ». C’est la piste qu’a failli suivre B. Johnson au Royaume-Uni. Très proche de l’eugénisme, cette « technique » serait une manière d’éliminer les plus faibles, les plus fragiles d’une société pour ne conserver que « la part saine ou immunisée de la société ».

Les chiffres pour le Royaume-Uni indiquaient une probabilité de 300.000 morts. Les hypothèses pour les Américains pourraient atteindre le million d’habitants. Mais comme le pense ce gouverneur républicain, les vieux ne peuvent-ils pas offrir ce sacrifice au capitalisme qui a permis au pays de devenir la première puissance mondiale. Jair Bolsonaro ne dit pas autre chose quand il dit « ne pas vouloir fermer une entreprise automobile à cause des accidents routiers », rajoutant « qu’il est désolé, certaines personnes vont mourir ».

Appeler au sacrifice de la vie de centaines de milliers de personnes pour sauver un système politique. C’est l’aboutissement du fanatisme des extrémistes de droite : le mépris absolu des siens.

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