Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi
La Dépêche du Midi - Publié le 11/06/2012
La gauche sort renforcée de ce premier tour dans la région. Elle peut espérer gagner de trois à cinq circonscriptions dimanche prochain sur les sept détenues par la droite et le centre. Un quasi-carton plein en perspective.
A gauche toute. Une fois de plus, la région confirme son ancrage politique. Les candidats socialistes, radicaux de gauche et verts arrivent en tête dans la plupart des circonscriptions. Dans vingt-sept sur trente-deux très exactement.
Dans ce contexte plus que favorable, trois sortants socialistes retrouvent leur siège dès le premier tour : Frédérique Massat dans l'Ariège, Jean Launay dans le Lot, et plus surprenant, Philippe Martin dans le Gers, où le président du conseil général ne s'attendait pas à une réélection aussi rapide et triomphale. Dans la Haute-Garonne, Carole Delga (PS) fait une entrée fracassante dans l'Hémicycle en étant élue dès le premier tour pour son coup d'essai. Dans l'Aveyron, Marie-Lou Marcel a bien failli imiter ses trois collègues. Il ne lui a manqué que 158 voix pour s'éviter de revenir en seconde semaine. Pour elle, le second tour ne sera qu'une formalité.
Elle ne sera pas la seule dans ce cas. Près d'une vingtaine de candidats de gauche sont en ballottage favorable voire très favorable à l'issue de ce premier tour. Tout indique donc que la droite sera réduite à la portion congrue dimanche soir prochain.
En 2007, elle avait emporté six sièges ; le centre un. Combien seront-ils dans la prochaine assemblée nationale les élus UMP ou centristes de la région ? Il y a fort à parier qu'ils se compteront sur les doigts d'une main. Yves Censi et Alain Marc, dans l'Aveyron, devraient être de ceux-là. Ils arrivent assez nettement en tête dans leur circonscription et devraient se sauver. Pour leurs collègues, la situation paraît beaucoup incertaine quand elle n'est pas franchement compromise.
Avec ses amis aveyronnais, le Tarnais Bernard Carayon est l'un des rares à pouvoir nourrir un certain espoir. Il arrive en première position avec près de 10 points d'avance, mais sa réserve de voix est extrêmement restreinte. Une candidate centriste ne fait que 5 % et elle ne figure pas parmi les inconditionnels du maire de Lavaur. Du coup, malgré un score moyen (24 %), la socialiste Linda Gourjade peut espérer faire basculer la circonscription à gauche, d'autant qu'elle peut miser sur les 13 % d'un socialiste dissident.
La gauche peut espérer faire carton plein dans le Tarn où la deuxième est acquise au sortant socialiste Jacques Valax et où la première, issue du redécoupage, a placé en tête le maire du Séquestre. Gérard Poujade (PS) devance le sortant centriste, Philippe Folliot, lequel devra compter sur les voix UMP au second tour, ce qui semble tenir de la gageure, ou mobiliser les abstentionnistes, ce qui relève du pari.
Trois députés sortants UMP sont également sérieusement menacés : Brigitte Barège dans le Tarn-et-Garonne, Michel Diefenbacher et Jean Dionis du Séjour dans le Lot-et-Garonne. La maire de Montauban est distancée de six points par son adversaire socialiste Valérie Rabault et son réservoir paraît extrêmement réduit. L'ancien président du conseil général du Lot-et-Garonne est devancé par son adversaire socialiste dans la deuxième circonscription où le Front de Gauche réalise un excellent score. Quant au maire d'Agen, s'il arrive en tête, le résultat est trompeur. Son adversaire socialiste dispose d'un réservoir potentiellement confortable avec les voix du dissident Alain Veyret, le prédécesseur de Dionis à la mairie et à la députation.
Bref, sur les sept circonscriptions détenues par la droite et le centre, dans la région, la gauche peut espérer en gagner de trois à cinq, tout en réalisant un carton plein en Haute-Garonne, dix circonscriptions sur dix, si elle enlève la 3e où Jean-Luc Moudenc, l'ancien maire de Toulouse, arrive nettement en tête mais où les deux candidats de la majorité présidentielle, Verts et dissident socialiste, dépassent les 40 %. Une triangulaire est d'ailleurs possible dans cette circonscription; la seule dans la région. Dans le pire des scénarios, la droite pourrait ne conserver que deux sièges en tout et pour tout : ceux de l'Aveyron.
C'est donc vers un triomphe annoncé que la gauche socialiste, radicale et écologiste se dirige dimanche prochain. En toute sérénité.
Trois ministres du gouvernement Ayrault sont engagés dans la bataille des législatives dans la région. Ils sont arrivés tous les trois en tête et son donc en ballottage favorable. Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac a frôlé la réélection dès le premier tour. Le maire de Villeneuve-sur-Lot obtient près de 47 % des suffrages. Dans le Tarn-et-Garonne, la ministre du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme obtient un score (42,05 %) qui ne laisse planer aucun doute sur l'issue du second tour et sur sa réélection. Enfin, dans la 10e circonscription de la Haute-Garonne, le ministre des Anciens Combattants obtient plus de 30 % des suffrages et devance nettement le dissident socialiste (16 %) et peut envisager tranquillement le second tour.