Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi
Par mi les exemples du détricotage du Grenelle II, la disparition de l'obligation faite aux communautés de communes ou d'agglomération de penser un PLU intercommunal à l'échelle de leur territoire.
Il s'agit là, à première vue, d'une mesure pour spécialistes. Mais dans les faits, il aurait été bel et bien question de l'amélioration sensible de la vie de tous les jours de nos concitoyens.
Aujourd'hui, penser la ville, penser l'urbanisation c'est rarement penser communal. Les déplacements, les lieux de travail, les lieux de formations, de culture ne sont pas liés à une limite communale. L'obligation de penser les déplacements, le logement social, la formation, les implantations commerciales, les implantations culturelles n'ont de sens que pris dans une échelle plus large.
Certes le SCOT est une première étape. Mais que de frilosités de la part de nos députés UMP alors que la plupart des acteurs des territoires sont -non seulement prêts - mais demandeurs de ce genre de mesures.
Chez nous ici, nous connaissons le même genre de questionnements. Les élus de l'agglomération ont pour bon nombre d'entre eux du mal à imaginer un territoire qui soit plus en relation avec le nord du département. Pour l'albigeois, ne pas travailler avec le carmausin est une erreur. Aujourd'hui, pour qu'une agglomération pèse dans le paysage économique du pays elle doit dépasser le seuil des 100.000 habitants. Mais plus que le phénomène de seuil à atteindre, c'est la logique de territoires qui ont une histoire et une économie si imbriquées l'une à l'autre que l'on imagine mal un développement dissocié. Là encore, tous les acteurs économiques que nous avons rencontré dans le cadre de l'élaboration du SCOT nous ont dit le caractère non pertinent de notre périmètre. Qu'à cela ne tienne pour les élus albigeois, c'est un casus belli que de se rapprocher des deux communautés de communes du nord du département, idem pour la communauté de Valence qui pousse pourtant ses porte jusqu'à St-Grégoire aux portes de l'albigeois.
Et là aussi, on voit bien que l'idée même d'un PLU d'agglomération n'est pas à l'ordre du jour, alors que c'est déjà le cas dans la communauté de communes des Monts d'Alban et que l'idée fait son chemin dans le Réalmontais.
Détricoter le Grenelle, ce n'est pas qu'une affaire parisienne. Ici comme ailleurs, les conservatismes ne poussent pas à une mise en avant d'un territoire novateur et dynamique. Vient ensuite le temps de la communication qui consiste à faire savoir que l'on a réussi à faire ce qui était le minimum imposé parla loi... et un peu au dernier moment