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Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi

Et maintenant le blé... en attendant de se faire rouler dans la farine

bleLe cours du blé s’envole : plus 60% en quelque semaines. A la base les incendies russes qui affecteraient les quantités de stocks disponibles chez le 3° exportateur mondial.

Mai à y regarder de plus près, les faits deviennent… plus agaçants.

Tout d’abord, je sui toujours agacé quand le seul avis autorisé est celui de la Goldman Sachs qui a été une des principales protagonistes dans l’affaire des subprimes (lire l’excellent article de Marianne de la semaine passée). La banque d’affaires ( je ne sais plus comment il faut comprendre le mot affaire), indique que les marchés ont sur réagi.

Mais à croiser plusieurs articles dans différents journaux, on apprend que des fonds de pension se sont invités dans la partie spéculative en cours, que des fonds souverains seraient aussi sur le coup.

A toujours recouper les informations, les premiers perdants seraient… mais oui des agriculteurs. Le secteur qui est le plus fortement impactée par cette hausse du prix du blé est celui de l’alimentation animale. En clair tous les producteurs de « viande » auront des coûts de production plus élevés et une quasi incapacité à pouvoir négocier leurs prix de vente à la hausse, les cours étant également de plus en plus mondialisés.

Autre conséquence, les prix des produits de base comme le pain, les pâtes, et donc la viande seraient ceux qui augmenteraient le plus. Cela n’est pas sans rappeler la fin 2008 et les émeutes de la fin qui s’en étaient suivis.

Mais dénoncer n’est pas tout, encore faut-il trouver des palliatifs à ces catastrophes toutes plus financiarisées que les autres. Il en existe bien une dont on entend timidement parler dans les réunions du monde agricole : la contractualisation.

Mais là, on retombe dans la méfiance des lobbies des grands agriculteurs, plus prompts à tenter de jouer les cours en bourses que les partenaires gagnants-gagnants avec les consommateurs. La contractualisation qui marche très bien, c’est celle des AMAP. Les consommateurs s’engagent contractuellement à prendre une quantité de produits pour un montant donné établi à l’avance à un producteur. Ramené au blé, au lieu de vivre des « yoyos » faisant valser les prix de 105 à 260 € la tonne, rie n’interdit dans une même filière une contractualisation à 150 ou 160 € sur une durée plus longue. Tout le monde est sécurisé, l’agriculteur dispose d’une garantie, le client aussi.

Au lieu de cela que préfère chacun de ces deux interlocuteurs, jouer la carte de l’aléatoire. Le producteur va « espérer » une mauvaise année de récolte des autres tout en espérant simultanément une bonne récolte pour lui-même. Le client industriel espère lui de son côté une surproduction faisant baisser ses prix d’achats, qu’il ne répercutera jamais vers les clients consommateurs en bout de chaîne.

Toujours et toujours le même refrain final : comment tirer profit des misères du monde pour que les plus faibles d’entre nous soient toujours ceux qui paient le plus cher le prix de ce manque généralisé de solidarité.

 

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