Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi
L’IATA (Association Internationale du Transport aérien) estime qu’il va falloir trouver 200 milliards de dollars pour « sauver » les compagnies aériennes. Quand une telle organisation dit « qu’il faut trouver », elle a plutôt tendance à penser aux états, aux contribuables, à nos impôts.
Dans tout l’article que consacre le journal 20 minutes, il n’est d’ailleurs question que de cela. Il est question d’un soutien financier direct. Personne ne parle là d’une contribution des actionnaires qui prennent goulûment tous les dividendes chaque année sans jamais se sentir concernés par ce juste retour des choses. Plus loin dans l’article, on parle de prêts et garanties consentis… par les gouvernements. Plus loin encore, il est question d’allègements d’impôts et de charges sociales. Dans le même article, le chantage à l’emploi est immédiat, dès la fin de l’article. Soit les actionnaires peuvent abonder et conserver leur compagnie, soit l’état doit intervenir, mais il devient propriétaire au prorata de sa participation.
Après le confinement, allons nous continuer à appauvrir les populations pour enrichir les actionnaires des compagnies aériennes ?
Pour le directeur général de l’association, la catastrophe n’est pas la santé publique, mais l’économie de l’aviation. Mais la remise en cause pourrait être bien plus importante qu’il n’y paraît. Le transport aérien est la cause principale de la propagation mondiale du COVID19. Pourra-t-on poursuivre avec la même frénésie à déplacer autant de personnes, au mépris des émissions carbone du secteur ? Et maintenant au mépris de la santé du plus grand nombre. Quel sera le premier pays, la première compagnie qui va instituer une prise de température systématique à l’embarquement. Dans notre monde de plus en plus judiciarisé, j’imagine mal que dans des temps futurs très proches, une personne contaminée dans un avion n’attaque pas en justice la compagnie aérienne qui aura été cause de son confinement sans s’être donné les moyens de le protéger.
Je pense pour ma part qu’il y a deux issues au devenir du transport aérien après le coronavirus :
Et dans cette seconde option, où des états qui seraient devenus propriétaires de compagnies plutôt que de simples souteneurs, que la plus grande garantie – la garantie publique – serait offerte aux usagers.