Gérard Poujade. Maire du Séquestre. Vice-Président ESS et circuits courts Com. Agglomération Albi
une société de financement des énergies renouvelables régionales en 2013
L'enjeu numéro 1 devrait toujours être la lutte contre la pauvreté.
La nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées comptera, 5,5 millions d’habitants, et surtout, plus de 500.000 chômeurs dont 100.000 de moins de 25 ans. Je mets quiconque au défi de trouver un bout de piste pour contribuer à diminuer ce chiffre durant la campagne en cours.
L’enjeu majeur de notre génération est la lutte contre la pauvreté. Je suis frappé de la cécité des élus sur ce point. Partout où l’occasion m’en est donnée, je ne cesse de le répéter, en vain. Et « promis », en fin du mandat à venir, il ne se sera rien passé de tangible en dehors des tendances nationales du chômage.
Pour s’attaquer à cela, il faudrait des politiques en rupture. Il n’y a ni les femmes et hommes politiques pour le faire, mais pire encore, le système refuse l’innovation et pousse à courir après les UBER, RBNB ou Blablacar de la terre. Le système n’invente rien, au mieux, il s’arc-boute, le plus fréquemment il refuse et propose des murs d’empêchements.
Celui qui voudra innover aura face à lui :
La stratégie pour éviter tous ces murs consiste à ne rien dire ne rien proposer, ne rien créer. Par peur de se tromper, la stratégie devient « il ne se passera rien pendant mon mandat ». Le drame est que ces gens se représentent !
La faiblesse principale tient à la faiblesse des partis. Je suis surpris de cette fin 2015 où il se crée un parti par mois à gauche ou presque. Il s’agit d’ailleurs du conseil que l’on m’a le plus souvent suggéré : créer un parti (de plus). Les partis sont des lieux de grands conservatismes. On ne crée rien dans un parti. Il faudrait « toujours être dedans que dehors pour le modifier » est un mensonge car j’ai toujours vu les opposants internes à un parti être les plus grands profiteurs du système qu’ils critiquent par ailleurs.
Enfin la grande majorité d’entre eux sont devenus des mini-partis où le sectarisme le dispute au clanisme ou l’invective est plus fréquente que le projet. Une véritable honte !
La vie publique plutôt que la vie politique
Je mets de côté la politique, pas la vie publique. Je demeure maire de ma commune. Je profite de cette réelle proximité pour gérer la vie publique différemment. Du moins, j’en ai cette prétention avec une équipe formidable.
Bien que je déplore la faiblesse de la capacité d’action de la vie politique, j’en reste un spectateur attentif. Je veux m’investir dans ce que je crois être un vrai modèle alternatif par le biais de monnaies numériques complémentaires, par le développement de l’habitat coopératif, par la mise en place plus que nécessaire d’un fonds de dotation pour financer la compensation carbone ou le développement de la biodiversité.
Je crois qu’il y a plus d’espace dans cette sphère dans laquelle je compte m’investir et pour le coup, participer vraiment à la vie publique.